Le moteur de recherche travaille sur de nouveaux outils pour les parents et leurs jeunes enfants. Aujourd’hui, il est impossible de s’inscrire à Gmail ou à YouTube avant 13 ans.
Google cherche à élargir un peu plus son public. L’entreprise veut ouvrir ses services aux enfants de moins de 13 ans, en permettant aux parents de créer un compte Gmail pour leurs enfants et de surveiller leur activité en ligne, rapporte le Wall Street Journal . En mars dernier, le site spécialisé The Information avançait que le moteur de recherche était également en train de construire une version de YouTube pour les enfants de moins de 10 ans.
Pour l’instant, il est théoriquement impossible de se créer un compte Google avant 13 ans. Le service demande à tout utilisateur de donner sa date de naissance en s’inscrivant, s’il n’a pas l’âge requis, il est redirigé vers une page d’erreur. Aux États-Unis, la collecte de données sur les moins de 13 ans est très fortement encadrée par le Children’s Online Privacy Protection Act (COPPA), qui permet aux parents de contrôler au maximum les informations personnelles sur leurs enfants utilisées par les sites Internet. Pour éviter de nombreuses complications juridiques, des entreprises comme Google et Facebook interdisent leurs services aux moins de 13 ans. Dans la réalité, rien n’empêche les enfants de contourner ces règles et de mentir sur leur date de naissance. En 2012, une étude de Consumer Reports découvrait que 5,6 millions d’enfants de moins de 13 ans utilisaient Facebook aux Etats-Unis.
Un marché à conquérir
Si Google décide de se lancer dans ce casse-tête, c’est en partie parce que de nombreux parents essayent déjà d’inscrire leurs enfants sur ses services. Pour être en accord avec les règles de la COPPA, le moteur de recherche doit pouvoir prévenir les parents avant de collecter des informations sur les activités de leurs enfants. Ces derniers doivent être en mesure de donner ou non leur consentement à Google. L’entreprise prend tout de même un grand risque, car le sujet est très sensible et les défenseurs de la vie privée s’inquiètent déjà. «À moins que Google ne fasse ça correctement, cela menacera la vie privée de millions d’enfants et niera le droit des parents à décider qui peut collecter des informations sur leurs enfants», a expliqué au Wall Street Journal Jeff Chester, directeur exécutif du Center for Digital Democracy, qui a prévu de surveiller étroitement les prochains mouvements de Google.
Pour les géants du numérique, l’enfance est encore un marché à conquérir. Windows, par exemple, muscle depuis le début son système de contrôle parental. Sur mobile, les Windows Phone proposent de créer un compte enfant qui permet aux parents de contrôler l’activité de leurs enfants.