La conférence Apple s’est achevée. Voici quelques remarques sur cette présentation, sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir plus en détail.

• Apple change de pointure dans les smartphones

Apple, qui a longtemps rechigné, dispose maintenant d’une gamme complète de smartphones, avec des écrans de 4, 4,7 et 5,5 pouces. Ses concurrents sous Android se sont développés avec succès dans ces plus grandes diagonales d’écran, notamment Samsung, avec sa «phablette» Galaxy Note. Ces smartphones vont lui permettre de toucher un plus large public, notamment dans les pays asiatiques. Ils augmenteront aussi le prix de vente moyen. L’iPhone 6 Plus est vendu 100 euros plus cher que le modèle de 4,7 pouces, pour une capacité de stockage équivalente. Il culmine à 1019 euros hors abonnement, ce qui le place en alternative à un ordinateur. On note à ce sujet qu’Apple porte la capacité des iPhone 6 jusqu’à 128 Go (au lieu d’un maximum de 64 Go jusqu’alors).

• Apple peut révolutionner le paiement mobile

Apple est l’un des derniers à inclure la technologie sans contact NFC dans ses smartphones. Il estime – à raison au vu du taux d’usage – que tous ceux qui se sont frottés au paiement mobile avant lui ont échoué, et veut révolutionner cette pratique. Il a les capacités pour, avec son lecteur d’empreintes Touch ID pour sécuriser les paiements, et des accords avec les grands organismes de paiement Visa, Mastercard, American Express, ainsi que des banques. Les premiers résultats d’Apple Pay aux États-Unis, en octobre, seront observés de près. Le paiement est la plus importante nouveauté matérielle et logicielle de ces iPhone 6.

• Apple Watch, tout dans la personnalisation

Dans les smartphones, les tablettes, Apple a toujours commencé par lancer et promouvoir un produit unique. Cela lui permettait de maîtriser ces coûts et de contrôler ses investissements marketing. Le premier iPhone n’était disponible que dans une taille et une couleur, tout comme l’iPad. Pas de ça avec l’Apple Watch, qui commence sa carrière avec trois versions (classique, Sport, Edition) et six choix de bracelets. Un cas unique dans l’histoire d’Apple, qui se frotte clairement à lamode et au luxe. Il a invité de nombreux journalistes de ce secteur à sa conférence. On note d’ailleurs aussi que deux tailles sont disponibles, pour les grands et les petits poignets.

• Apple Watch, un nouvel environnement Apple

Après les iPhone et iPod touch, les iPod nano, l’Apple TV et le Mac, Apple décline un autre type de système d’exploitation pour ses montres. L’Apple Watch introduit une nouvelle façon d’interagir avec un écran, grâce au remontoir de la montre (qui rappelle la molette des iPod), mais aussi une nouvelle interface de lire ses emails, suivre un itinéraire (avec un guidage par vibrations), consulter son calendrier. Les développeurs vont pouvoir s’en saisir et créer des applications innovantes. Ce pourrait être le premier atout de l’Apple Watch, lors de sa sortie début 2015. Apple montre lui-même la voie, avec son application de communication par dessins éphémères, qui rappelle Snapchat. La complémentarité entre logiciel et matériel reste sa plus grande force.

• Une nouvelle ère de produits Apple?

On a tant écrit sur l’«iWatch». Apple a finalement choisi un nom différent pour sa montre, l’Apple Watch. Cela ne relève pas simplement de l’anecdote. La mode des «iBidules», lancée avec l’iMac et Steve Jobs en 1998, touche à sa fin. Depuis quelque temps, Apple abandonne les noms débutant par «i», réminiscence des débuts d’Internet et d’un univers technologique. On a remarqué que son application de santé s’appelle Health, et non iHealth. Ou que l’application iPhoto des Mac allait être renommée Photos. Les solutions Apple ne tournent plus autour d’Internet, ni même de la hight-tech. Elles forment une gamme de produits et de services qui nous accompagnent dans toute notre vie, notamment la santé et la sport.